COMMENT EST-IL D’ÊTRE FACTRICE?

Dans notre nouvelle série, les visiteurs du club nous racontent leur quotidien professionnel. Aujourd’hui, Ines nous parle de son travail en tant que factrice à Munich.

  1. Quel est ton métier ? Depuis quand exerces-tu cette profession ?

Je suis factrice de profession et j’exerce ce métier depuis environ 2 ans.

  1. Comment es-tu arrivée à ce métier ?

J’ai choisi ce métier à cause d’une collègue. Nous avons travaillé ensemble en tant qu’aides-soignantes et elle a ensuite commencé à travailler à La Poste. Elle m’a dit que le métier de factrice lui plaisait davantage car on y gagne mieux sa vie et on est en extérieur, ce qui me plaisait beaucoup aussi. En fin de compte, j’ai décidé de travailler aussi à La Poste car mon métier d’aide-soignante ne me plaisait pas tellement et je voulais essayer quelque chose de nouveau. Le travail physique est aussi important pour moi.

  1. Quelle est ta journée de travail habituelle ?

Tout commence par le tri du courrier. En hiver, nous commençons à travailler à 6h45 et en été à 7h15. Nous passons les deux ou trois premières heures à l’intérieur du centre de tri. Chaque employé a son propre casier où tous les courriers et colis pour son quartier sont déposés. Au début, tous les colis et lettres ne sont pas déjà triés par quartier. Non, tout arrive mélangé. Notre tâche est alors de trouver les lettres qui appartiennent à notre quartier. Il faut faire attention au cas où quelqu’un aurait déménagé et aurait maintenant une nouvelle adresse. Une fois que nous avons terminé le tri, nous prenons notre vélo et partons pour distribuer le courrier. Parfois, nous pouvons être stressés si les résidents ne sont pas chez eux et que les voisins ne veulent pas accepter le colis. Cela prend alors un peu plus de temps et parfois nous ne pouvons pas terminer notre quartier à temps.

  1. Quelles tâches dois-tu accomplir dans ton travail, qui ne sont généralement pas associées à ta profession ?

On sait déjà que les factrices travaillent à l’extérieur, mais je pense que peu de gens se rendent compte à quel point il est fatigant de travailler sous la pluie et la neige. Je n’y avais jamais pensé auparavant. Je n’en ai pris conscience que lorsque j’ai commencé à travailler à La Poste moi-même.

Ce que beaucoup de gens qui se plaignent de la livraison tardive de leur colis ne savent pas, c’est que nous devons visiter beaucoup de maisons en très peu de temps. Et parfois, cela peut simplement prendre plus de temps parce que nous sommes aussi des êtres humains et avons parfois besoin de pauses après avoir constamment pédalé et monté et descendu des escaliers. À la fin, c’est un peu triste ou démoralisant lorsque les résidents se plaignent seulement de la livraison tardive ou ne disent pas merci.

  1. Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de travailler à l’extérieur, à l’air frais.

J’aime travailler seul et de manière indépendante. Je pense que je donne plus lorsque je n’ai pas l’impression d’être constamment contrôlé. Cela me rend plus détendu. Lorsque je travaille seul, je peux aussi prendre mes propres décisions et ne pas avoir à trouver de compromis, ce qui serait le cas dans une équipe. Travailler seul signifie également que je ne peux pas être irresponsable. Mes obligations de travail me sont bien connues.

J’aime aussi beaucoup être en contact avec mes clients. Beaucoup de gens sont très contents de voir leur facteur, surtout quand ils reçoivent un colis qu’ils attendaient depuis longtemps. Même après avoir travaillé longtemps dans un quartier, on se connaît mieux et même par nos prénoms, on se salue toujours. Ce sont ces petites choses qui me plaisent beaucoup.

  1. Qu’est-ce que tu trouves fatigant dans ton métier ?

Ce qui me stresse dans mon travail, c’est que nous avons tout simplement trop de tâches à accomplir en très peu de temps. Munich est aussi très grande et ses quartiers aussi. Ce que je trouve personnellement très fatigant, c’est qu’il y a beaucoup d' »immeubles à étages » à Munich. Il faut monter chaque étage et déposer le courrier devant chaque porte. J’ai travaillé à Constance au bord du lac de Constance avant Munich. Là, les boîtes aux lettres étaient juste devant l’immeuble et on n’avait pas à entrer dans l’immeuble.

Même si j’aime travailler à l’extérieur en général, c’est quand même fatigant de travailler sous la neige, la pluie et la chaleur extrême.

  1. Penses-tu que tu es bien payée pour ton travail ?

Avec mon salaire, je suis globalement satisfait. Je sais qu’en Slovénie, mon pays d’origine, je gagnerais beaucoup moins pour le même travail. Un*e facteur*ice gagne aussi plus que le salaire minimum en Allemagne, donc personnellement je ne peux pas me plaindre. Bien sûr, ce serait bien de gagner plus, mais pour l’instant, cela me suffit.

  1. Changerais-tu de métier si tu en avais l’opportunité ?

Je changerais volontiers de métier si j’en avais l’occasion. La raison en est que les factrices ont tout simplement trop de travail à faire en trop peu de temps. À la fin, on doit toujours faire des heures supplémentaires, car le courrier doit être livré à un moment donné. Si ce n’est pas aujourd’hui, il faudra faire des heures supplémentaires demain.

  1. Que souhaites-tu pour ta vie professionnelle à l’avenir ?

Pour l’avenir, je souhaite trouver enfin un emploi qui me rende heureux. Où j’irais avec plaisir et passion le matin. Je ne veux pas travailler seulement pour l’argent. Je pense que travailler avec les animaux me plairait beaucoup et j’essaie aussi de trouver un emploi dans ce domaine. Mais c’est aussi bien si je trouve un autre métier qui me rendra heureux. Je suis encore en train de chercher.

Traduit par Joséphine Tunger

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